Au coeur du beffroi
installation dans le beffroi de Boulogne sur mer
mars 2009
prémisses
repartir de l’installation DURALEX présentée en 1997 dans l’exposition Ex Regina à la galerie Lézard à Colmar
recherches
Quand Amélie Codugnella m’a dit qu’elle cherchait un artiste pour intervenir avec de la lumière dans l’exposition « De l’invisible au visible », ensemble d’objets sacrés du Pas de Calais, je lui ai parlé de « Duralex », une installation d’eau et de lumière qui produit une image en mouvement apparentée à certaines représentations mystiques. Plus tard alors qu’il était envisagé de montrer ce travail au sein même de l’exposition du Château-Musée, je proposais d’y adjoindre un projet questionnant autrement la spiritualité dans l’expression plastique ; « Une pêche miraculeuse » est un ensemble variable de petites cartes à manipuler, images énigmatiques et de courts textes écrits à leur verso, supports à la rêverie.
Ces deux œuvres ne sont pas directement liées à la question du religieux qui est celle de l’exposition « De l’invisible au visible », mais elles produisent une étrangeté mystérieuse qui sans nommer directement des éléments du religieux peut induire pour le spectateur sensible une émotion qui touche aux questionnements fondamentaux sur lesquels se sont édifiées les différentes religions. On comprendra que mon approche n’est pas programmée par une adhésion à quelque église. Elle est libre, issue d’un goût insistant pour l’ambiguïté des formes, version « lapin-canard » à la sauce Gombrich, d’un certain empirisme dans la recherche et pour ces deux pièces de ce temps particulier de la vie quand l’arrivée d’un enfant bouleverse en profondeur le rapport au monde et dans mon cas à la création, exacerbant un penchant pour l’infime et l’éphémère en art.
« Duralex » sera installé au sein du beffroi jouant de son architecture, de sa fonction et de sa dimension symbolique. Un miroir, un verre d’eau, un reflet lumineux vacillant dans le puit central de l’ancien donjon inscrivent au cœur de la tour de pierre un temps suspendu et éphémère, une infime vibration dialoguant avec celle, autoritaire et régulière de la cloche de bronze ancestrale.
Les cartes de « la pêche miraculeuse » seront disposées en vrac dans des caisses en bois, pour harengs, installées dans différents espaces d’attente ou de recueillement de la ville (hôpital, mairie, église St Nicolas, cathédrale, planning familial…). Ces images oraculaires en attente d’interprétations susciteront dans ce temps dégagé du rythme des jours, un moment de réflexion, de questionnement sur un passé ou un avenir incertain, elles pourront « parler », aider à comprendre, répondre peut-être en retournant leurs tracées énigmatiques vers l’énigme première et partagée de la vie.
François Duconseille
novembre 2008
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